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Elections européennes : le PS réuni derrière Raphaël Glucksmann pour son premier grand meeting

Une forêt de drapeaux roses et jaunes agités par les Jeunes socialistes et les partisans de Place publique barre l’entrée du Phare, la salle municipale de Tournefeuille (Haute-Garonne), à côté de Toulouse. Pour ce lancement officiel de cette campagne commune, dimanche 24 mars, le fondateur de Place publique, Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste (PS), joue à guichets fermés : 2 500 militants ont fait le déplacement. Deux cents d’entre eux sont même restés dehors.
Au premier rang, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, est assis non loin du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et de la présidente de région, Carole Delga, qui l’avaient fortement malmené lors du congrès de Marseille, en janvier 2023. Mais alors qu’elle espère redorer son blason, après la présidentielle catastrophique de 2022, la famille socialiste a choisi de mettre ses désaccords de côté. Pendant les presque trois heures de meetings, le nom de Jean Jaurès, né à Castres (Tarn) à seulement 90 kilomètres de là et père de l’unité des socialistes, a été invoqué à de multiples reprises. Plus que Jaurès, il est surtout question de mettre dans l’urne « le bulletin de l’espoir », celui à opposer à Emmanuel Macron et au Rassemblement national (RN), comme l’a lancé l’une des porte-parole du PS, Chloé Ridel, présente sur la liste.
Il est un peu plus de 17 h 30 quand Raphaël Glucksmann monte sur scène, sur un air d’Eminem. « Je sens que quelque chose commence, quelque chose qui a le goût de l’espérance, l’odeur et la saveur des débuts », scande le poing levé le socialiste, sous les acclamations de la salle. Malgré les guerres qui ravagent l’Ukraine et le Proche-Orient, l’eurodéputé veut croire à l’arrivée d’un « printemps ». S’appuyant peut-être sans le dire aux sondages qui commencent à creuser l’écart avec les autres partis de gauche. Pendant trois quarts d’heure, la tête de liste des socialistes de 45 ans, chemise blanche et veste bleue, a développé sa vision d’une « social-démocratie européenne », qui serait « débarrassée de toute forme de mollesse et de compromission ». Une façon de rompre avec les années Hollande, accusées d’avoir trahi certains idéaux socialistes, avec sa loi travail et son projet de loi sur la déchéance de nationalité.
« Nous ne sommes pas comme ces dirigeants sans colonnes vertébrales », a-t-il enchaîné, galvanisé par les applaudissements des militants et s’adressant au gouvernement, coupable selon lui de « concessions » à l’égard du RN, comme lors de la loi « immigration ». « Nous ne flattons pas, nous ne courtisons pas l’extrême droite. Nous la combattons », a-t-il martelé. Avant de dénoncer « l’indolence des élites françaises et européennes face à Poutine ». « Quand ces indolents expliquent que je suis un utopiste, je leur réponds que le réalisme est de mon côté », a-t-il poursuivi, à l’attention de ceux qui, comme les « insoumis » ou les communistes, le traitent de « va-t-en-guerre ». Et d’ajouter : « La seule voie vers la paix c’est la fermeté, chaque capitulation, chaque recul rapproche la guerre de chez nous. » L’Europe doit donc devenir une « puissance militaire », pour ne pas dépendre « des électeurs du Michigan », a-t-il poursuivi en référence aux Américains, et au risque d’arrivée au pouvoir en novembre de Donald Trump.
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